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Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/262

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les cendres du jeune homme convenablement pleuré sont enfermées dans une urne d’airain. — Ce que j’ai entendu, je l’ai dit. Je ne sais si je parle à ceux que cela concerne, à ses parents ; mais il convient que le père le sache.

Èlektra.

Malheur à moi ! Notre ruine est achevée par ce malheur. Ô invincible Exécration de ces demeures, que de choses tu as vues qui se croyaient à l’abri et que, de loin, tu as atteintes de tes traits ! Tu me prives, moi, très malheureuse, de ceux qui m’aimaient ! Et, maintenant, Orestès, qui s’était bien gardé de mettre le pied dans ce bourbier funeste, qui était l’unique espérance de salut et de joie pour ces demeures, Orestès me laisse désespérée !

Orestès.

Pour moi, j’aurais voulu apporter à des hôtes heureux une abondance de bonnes nouvelles, en retour de l’hospitalité et de l’accueil bienveillant. Quoi de meilleur, en effet, que d’être agréable à ses hôtes ? Mais j’ai pensé, dans mon esprit, qu’il serait mal de ne point vous annoncer une chose d’un si grand intérêt, puisque je l’avais promis et que vous me donnez l’hospitalité.

Klytaimnestra.

Tu n’en seras ni moins bien reçu, ni moins traité en ami dans cette demeure. Un autre serait venu comme toi porter cette nouvelle. Mais il est temps que nos hôtes se reposent, après avoir marché pendant tout un