Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/294

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APOLLÔN.

Il ne vous convient pas d’approcher de cette demeure.

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Mais c’est notre tâche.

APOLLÔN.

Quelle tâche ? Voyons ! quelle est donc cette tâche illustre ?

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Nous chassons des demeures ceux qui tuent leurs mères.

APOLLÔN.

Quoi donc ! Le meurtrier d’une femme qui a égorgé son mari ?

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Le sang qu’elle a versé de sa main n’était pas celui de sa propre race.

APOLLÔN.

Certes, tu dédaignes et réduis à rien ces promesses des époux consacrées par la nuptiale Hèra et par Zeus ! Kypris, qui donne aux hommes leurs plus grandes joies, est ainsi dépouillée de ses honneurs. Le lit que partagent le mari et la femme, gardé par la Justice, est plus sacré qu’un serment. Si tu es clémente quand les époux s’é-