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Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/300

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Antistrophe III.

Et quand il tombe, celui que je frappe, il l’ignore dans sa démence. Son crime l’enveloppe de telles ténèbres, que tous gémissent voyant cette sombre nuée répandue sur sa demeure.

Strophe IV.

Certes, cela est ainsi. Toutes-puissantes et inévitables, nous nous souvenons pieusement de tous les crimes ; implacables pour les mortels, nous hantons des lieux mornes et sauvages, éloignés des Dieux, que n’éclaire point la lumière de Hèlios, inaccessibles aux vivants comme aux morts.

Antistrophe IV.

Aussi, quel mortel ne respecte et ne redoute cette puissance que je tiens des Moires et de la volonté des Dieux ? Certes, je possède d’antiques honneurs, et on ne m’a jamais dédaignée, bien que j’habite sous la terre, dans les ténèbres sans soleil.




ATHÈNA.

De loin j’ai entendu le cri d’une voix, des bords du Skamandros, tandis que je prenais possession de cette terre, magnifique part des dépouilles conquises que les