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Page:Leconte de Lisle - Poèmes barbares.djvu/167

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I



Vingt Cipayes, la main sur leurs pommeaux fourbis
Et le crâne rasé ceint du paliacate,
Gardent le vieux Nabab et la Begum d’Arkate ;
Autour danse un essaim léger de Lall-Bibis.

Le Mongol, roide et grave en ses riches habits,
Égrène un chapelet fait d’ambre de Maskate ;
La jeune femme est belle, et sa peau délicate
Luit sous la mousseline où brûlent les rubis.

Devant eux, un Fakir demi-nu, maigre et sale,
Mange en un plat de bois du riz de Mangalor,
Assis sur les jarrets au milieu de la salle.