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Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/106

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Ô fleur de Cypris, reine des collines !
Tu t’épanouis entre les beaux doigts
De l’Aube écartant les ombres moroses ;
L’air bleu devient rose et roses les bois ;
La bouche et le sein des nymphes sont roses !
Heureuse la vierge aux bras arrondis
Qui dans les halliers humides te cueille !
Heureux le front jeune où tu resplendis !
Heureuse la coupe où nage ta feuille !
Ruisselante encor du flot paternel,
Quand de la mer bleue Aphrodite éclose
Étincela nue aux clartés du ciel,
La Terre jalouse enfanta la rose ;
Et l’Olympe entier, d’amour transporté.
Salua la fleur avec la Beauté !