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Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/184

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L’ENFANT.



Vous ne chanterez plus sur les harpes de pierre,
D’un dieu qui va mourir prêtres désespérés !
Mon souffle a dissipé comme un peu de poussière
Et la science antique et les chants inspirés.
Vous ne charmerez plus les oreilles humaines :
Mon nom leur paraîtra plus vénérable et doux.
Pareils aux bruits mourants des tempêtes lointaines,
Les vieux jours dans l’oubli rentreront avec vous.
Les peuples railleront votre vaine sagesse,
Et d’un pied dédaigneux foulant vos os proscrits,
Prendront, pour obéir à ma loi vengeresse,
Votre mémoire en haine et vos noms en mépris.
Le siècle vous rejette, et la mort vous convie :