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Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/196

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Mais dans le ciel muet de l’infâme colline
Nul n’ayant entendu ce lamentable cri,
Comme un dernier sanglot soulevait sa poitrine,
L’homme désespéré courba son front meurtri.



Toi qui mourais ainsi dans ces jours implacables,
Plus tremblant mille fois et plus épouvanté,
Ô vivante vertu ! que les deux misérables
Qui, sans penser à rien, râlaient à ton côté ;



Que pleurais-tu, grande âme, avec tant d’agonie ?
Ce n’était pas ton corps sur la croix desséché,
La jeunesse et l’amour, ta force et ton génie,
Ni l’empire du siècle à tes mains arraché.