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Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/252

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— Avez-vous vu Rama, contemplateurs pieux,
L’archer, certain du but, orave entre les plus braves ?
— Non ! le rêve éternel a fermé nos yeux caves,
       Et nous n’avons vu que les dieux !



À travers les nopals aux tiges acérées,
Et les buissons de ronce et les rochers épars,
Et le taillis épais inaccessible aux chars,
       Il va par les forêts sacrées.



Mais voici qu’un cri rauque, horrible, furieux,
Trouble la solitude où planait le silence.
Le jeune homme frémit dans son cœur, et s’élance
       Tendant l’oreille, ouvrant les yeux.