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Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/278

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Ce n’est pas que le fer et la torche à la main,
Le Gépide ou le Hun les foule et les dévore ;
Qu’un empire agonise, et qu’on entende encore
Les chevaux d’Alarik hennir dans l’air romain.



Non ! le poids est plus lourd qui les courbe et les lie.
Ils se traînent, rongés d’un mal avilissant ;
Et le démon de l’or, les deux pieds dans le sang,
S’assied, la pourpre au dos, sur la terre avilie.



Un air impur étreint le globe dépouillé
Des bois qui l’abritaient de leur manteau sublime ;
Les monts sous des pieds vils ont abaissé leur cime ;
Le sein mystérieux de la mer est souillé.