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Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/84

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Mais quels pleurs répandus, quel mal immérité,
Peuvent payer jamais ta brève volupté !


L’air sonore était frais et plein d’odeurs divines.
Les bengalis au bec de pourpre, aux ailes fines,
Et les verts colibris et les perroquets bleus,
Et l’oiseau diamant, flèche au vol merveilleux,
Dans les buissons dorés, sur les figuiers superbes,
Passaient, sifflaient, chantaient. Au sein des grandes herbes
Un murmure joyeux s’exhalait des halliers ;
Autour du miel des fleurs, les essaims familiers,
Délaissant les vieux troncs aux ruches pacifiques,
S’empressaient ; et partout, sous les cieux magnifiques,
Avec l’arome vif et pénétrant des bois,
Montait un chant immense et paisible à la fois.