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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/133

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premières poésies

J’avais fait un hymne au Soleil couchant, il y a quelques jours ; mais je n’en suis pas assez content pour vous l’envoyer. Ce sera pour ma première lettre. Houein, qui entend assez bien la poésie, avait trouvé mon exorde passable ; mais, comme moi, il a blâmé la fin du morceau, qui ne répond pas à la solennité des premiers vers. Je recommencerai. Mais il me manque de la persévérance, et c’est un grand point…

Je m’occupe maintenant de géologie et de botanique. C’est une étude intéressante. Voudriez-vous que je vous en parlasse ? Nous mêlerions ainsi un peu de science à nos pièces de poésie. Répondez-moi.

De longtemps, je n’ai eu le plaisir — expression banale — de voir Mlle Eugénie. Son caractère s’était aigri, depuis quelque temps. La conscience de sa difformité physique influe considérablement sur l’égalité de ses rapports avec ceux qui l’approchent. Elle vient de se dévier la colonne vertébrale ; c’est un malheur ; mais il était nécessaire. La faiblesse de sa