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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/182

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et lettres intimes

S’il rappelait ton être harmonieux,
Mais le désir de mourir, à toute heure,
Pour espérer de trouver dans les cieux
Le bleu sentier qui mène à ta demeure !

Dieu ! permets-nous de contempler longtemps
Cet ange humain qu’un rayon fit éclore !
Permets, Seigneur, que ses traits éclatants
Gardent le feu de sa candide aurore…
Ou bien, du moins, si sa vie est un jour,
Ah ! que ce jour emplisse notre vie,
Et puis, alors, à la terre ravie,
Que l’âme au ciel remonte sans retour !

Sous les palmiers, frais berceaux du vieux Gange,
Céleste enfant, quel rayon t’anima ?
De notre Christ es-tu quelque doux ange ?
Ou de l’aurore, au souffle de Brahma,
Un blanc génie aux ailes de topaze,
Abandonnant son palais dans les cieux,
Se cache-t-il sous ta robe de gaze
Pour éblouir et notre âme et nos yeux ?



Voilà. Dites-moi, mon bon Ami, ce que vous pensez de cette bluette. En vérité, je