Aller au contenu

Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
premières poésies

Car, lorsque de tes chants magnifiques et doux
Le retentissement se prolonge sur nous,
Il faut, tout débordant d’une extatique fièvre,
Se suspendre, pour vivre, au souffle de ta lèvre !
De l’abîme terrestre il faut surgir soudain,
Tendre d’intelligence à ton nom souverain,
Tremper sa plume aux feux dont la gloire t’inonde,
Et dire que sans toi périrait tout-un monde,
Le monde de l’esprit, orbe des divins airs,
Qui de toi, son soleil, reçoit ses mille éclairs !



Vous devez bien penser, mon cher Ami, que j’eusse préféré, sans doute, me rendre auprès de vous ; mais il m eût fallu pour cela le triple de la somme que demandait le voyage que je viens de faire, et c’était tout ce que je possédais pour le moment. Je prévois que votre seule arrivée à Rennes pourra nous réunir. Ainsi dépêchez-vous de prendre une décision, car les premières nouvelles que j’attends de Bourbon pourraient fort bien me donner l’ordre d’y retourner. Ceci n’est, au reste, qu’une simple présomption de ma part.

Votre petite pièce est bien gracieuse, mon Ami. Mais que je vous félicite encore sur votre