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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/22

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xiii
à vingt ans

Werther étaient-ils pour quelque chose dans son désenchantement. Il fallait bien qu’un poète eût, à sa façon et selon ses moyens, le mal du siècle. Au fond, pourtant, les lamentations du jeune homme exprimaient de vraies souffrances et de vraies mélancolies. Rouffet gémissait et pleurait sincèrement, comme Leconte de Lisle s’indignait sincèrement, quand il fustigeait, de sa colère et de son mépris, les hommes et les choses de son temps, si fort qu’il fait songer parfois à une sorte de Schopenhauer, né pessimiste, — un petit Schopenhauer qui aurait lu Auguste Barbier.



Je trouve très pittoresque, je l’avoue, et tout à fait charmante la peinture sans apprêts que nous fait notre « épistolier » du monde provincial où il évolue, où il languit :