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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/24

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xv
à vingt ans

des poètes qu’on prétendit railler, à leurs débuts, en les appelant, avec dédain, les formistes ?

Évidemment, et il le dit, Leconte de Lisle savait qu’il était loin, alors, de son idéal, qu’il lui faudrait d’acharnés efforts pour atteindre à la perfection rêvée. Mais il avait, consciente et amoureusement entretenue, cette passion de la forme qui alla s’exaspérant avec l’âge et l’expérience.

Vingt-cinq ans plus tard, en 1864, quand le directeur du Nain Jaune lui demanda quelques articles de critique sur Hugo, Lamartine, Vigny, Baudelaire, Béranger, Barbier, il déclara, avant de formuler un jugement : « J’ai trop d’orgueil pour être injuste. » Il avait trop d’orgueil aussi, dès 1838, pour être injuste envers lui-même. Il fut sévère pour les autres ; mais il avait commencé par être impitoyable pour ses propres œuvres. On a retrouvé tel poème de son âge mûr