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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/247

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premières poésies

au fin fond de la Touraine. Il m’a écrit ; je lui ai répondu, et j’attends sa réponse.

Je viens d’achever un chant de nègre pêcheur dont la première strophe est ainsi tournée :

L’oiseau chante en battant de l’aile,
Le vent s’éveille à l’horizon,
Déjà la perle rose et frêle
Où s’abreuve le papillon,
Larme céleste qui chancelle,
Au bord des fleurs semble un rayon !
Déjà rougit le front de l’île
Sous l’œil du matin, son doux roi !
Ô ma pirogue, emporte-moi
Sur la houle bleue et mobile !


Ces deux derniers vers sont répétés à la fin de chaque strophe. Je suis assez content de cette bluette de quatre-vingt-dix vers, ni plus ni moins. Je vous la communiquerai, lorsque le bon temps de notre correspondance renaîtra. Écrivez-moi le nom de l’endroit que vous allez habiter, je n’ai pas pu le lire.