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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/36

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et lettres intimes

refuser, vu leur insignifiance et leur nombre si minime. Il les emporta donc, et je reçus, peu de jours après, les vers suivants que je vous envoie tels que je les lus alors. Vous y trouverez beaucoup de fraîcheur et de sentiment, à travers les comparaisons et épithètes forcées, les rimes quelquefois moins que suffisantes et le vague de la pièce.

Je vais lui communiquer votre réponse à sa demande de vous écrire.

— Voici ces vers :

SYMPATHIE


L’harmonieux écho du son qui m’a ravi
Émeut mon âme encore et flotte en ma pensée,
Comme les rêves d’or que ta lyre voilée
Vient de pleurer tout bas à mon cœur attendri.

Oh ! cet épanchement de tes douleurs intimes,
Ce triste et doux adieu, ces élans tout d’amour
Qui, vers les champs divins, le bleuâtre séjour.
S’envolent, gracieux, sur leurs ailes sublimes,