Page:Legouvé - Le Mérite des femmes, 1838.djvu/200

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Pleure-t-il le trépas d’une épouse adorée,
Il jouit du tableau de la terre éplorée :
La splendeur du printemps insultait son ennui ;
Mais l’automne est souffrant, il se plaît avec lui.
Les vents luttant entre eux, et les torrents qui grondent.
Lui semblent des témoins dont les voix lui répondent ;
Ces prés, ces champs déserts, et ces bois dévastés,
De sa perte à ses yeux paraissent attristés.
Il dit aux prés, aux champs pleins de ses rêveries :
« Vous n’avez plus les fleurs, vos compagnes chéries ; »
Aux bois : « Tout hymen cesse entre la feuille et vous ;
« Comme vous, des trésors j’ai perdu le plus doux ;
« Et je viens, unissant ma perte à vos ravages,
« Confondre nos regrets, marier nos veuvages. »
Il dit ; cet entretien charme un instant ses maux.