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Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/11

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GROS




I

« On se rappelle que pendant longtemps la peinture, ayant abandonné les riantes et hautes régions de la poésie et de l’histoire, se vit contrainte, comme par enrôlement forcé, de promener ses pinceaux à la suite des armées, de se traîner sur tous les champs de bataille, de parcourir les bivouacs et les camps, de suivre enfin la victoire depuis les cataractes du Nil jusqu’aux embouchures de l’Oder, et l’on se souvient que l’aspect de nos expositions de tableaux ne ressemblait pas mal alors à celui d’un camp ou d’une revue générale de toutes les armes. Alors aussi quelques écrivains avaient la complaisance d’avancer qu’enfin la France avait trouvé sa peinture : comme s’il y avait une peinture qui pût, ainsi que la nature, ne pas être de tous les temps. »

Ces paroles où Quatremère de Quincy se retrouve tout entier, style et idées, c’est Gros expliqué par quelqu’un qui ne le comprenait pas, et c’est aussi une explication des incertitudes, de la grandeur quelquefois, et de la faiblesse souvent de son art.