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Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/77

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moyens classiques en désaccord avec la pensée, et ne fut point compris.

« Trois choses essentielles nuisent à l’effet de son tableau, écrivait Landon. La première est la proportion des figures, qui ne sont ni de la grandeur naturelle, ni de celle qu’on adopte pour les tableaux de chevalet (le tableau a 2 mètres de haut environ sur 3m,50 de long) ; elles ont cette dimension que l’on nomme petite nature et qui donne aux personnages une stature trop peu imposante ; en rapetissant les formes, elle rapetisse les caractères… » Passons sur cette observation, caractéristique du dogmatisme conventionnel du temps. Voici qui est vu plus justement : « En second lieu, quoiqu’il y ait dans le tableau peu de distance entre Saül et les personnages placés derrière lui, ceux-ci, beaucoup plus petits, ne paraissent nullement en proportion avec la figure du premier plan. » C’est toujours le défaut de la vision optique de Gros. « Enfin, et cette dernière observation a été faite par les personnes même les plus étrangères aux connaissances de l’art, la teinte cramoisie que l’auteur a répandue avec profusion et même avec une sorte d’affectation dans tous les recoins du tableau, loin de produire un effet harmonieux, fatigue l’œil. »… « Ce tableau, ajoutait Landon, qui n’est en quelque sorte qu’improvisé, n’ajoutera rien à la réputation de l’auteur. »

En 1826, Gros renonçait à peindre la Prise du Trocadéro, qui lui avait été commandée quelque temps avant. Non pas que cet épisode de la guerre soutenue par le