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Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/94

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qu’il avait eu, disait-il, « le courage de peindre dans le but d’un rappel aux hautes études, puisque les succès en peinture me semblent en ce moment être d’autant plus grands qu’ils s’en éloignent davantage ». Le résultat fut déplorable, et il faut avouer que l’Acis et Galatée était d’une insignifiance douloureusement banale et le Diomède d’une outrance qui avait presque quelque chose de caricatural.

Ce fut la fin.

Le Journal des Débats du 27 juin 1835 contenait cet entrefilet : « L’un des artistes les plus illustres de l’École française, M. le baron Gros, vient de mourir à l’âge de soixante-cinq ans. Malade seulement depuis quelques jours, il a succombé ce matin à une attaque d’apoplexie. » La formule avait été dictée par la famille. Voici ce qui s’était passé : le 26 juin au matin, Gros était sorti de chez lui, pour se rendre au Palais de Justice, où il était appelé à siéger comme juré. Il ne rentra pas le soir, et le lendemain, au lever du soleil, deux pêcheurs trouvèrent son corps dans le petit bras de la Seine, auprès du Bas-Meudon.

Il s’était évidemment suicidé, malgré le bruit qu’on fit courir d’un accident, puisqu’il avait laissé son chapeau sur la berge, avec un papier portant ces mots, d’ailleurs assez énigmatiques : « M. Sionnet (son avoué) suppliera ma femme ; je n’ai plus rien à dire qu’adieu, ma chère femme. »

Le suicide de Gros s’explique par l’histoire de ses der-