Aller au contenu

Page:Lemonnier - L'Hallali, sd.pdf/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gieux se dilatait en soupirs pour cette catastrophe qui ruinait en elle le principe de la famille. Jamais elle n’avait été plus malheureuse et elle se désolait sur ses tantes perdues, sur le coup qui en résultait pour elle et dont elle ne se remettrait jamais, enfin sur le mari qui ne s’était pas présenté pour Sybille.

Un poney-chaise brusquement stoppa. Firmin Lechat, rond, rougeaud, son fouet au poing, en hautes bottes, leur tirait un coup de chapeau.

— J’pensais bien que ma chance ne m’aurait pas quitté comme ça, dit-il. Hé oui ! figurez-vous, voilà-t-il pas qu’à ce matin, mon agent de change m’annonçait que j’avais un numéro sorti dans un tirage. Oh ! une bagatelle, 10,000 francs, quoi ! Mais enfin l’argent est toujours bon à ramasser, pas ? Et comme ça, par là-dessus, j’ai l’avantage de vous rencontrer. Ah ben ! madame la baronne, si le cœur vous en dit, je vous offre ma voiture pour vous ramener chez vous. Mes petites bêtes sont reposées ; en trois heures vous serez rendues à Pont-à-Leu.

Barbe tout de suite accepta.

— Monsieur Lechat, c’est point de refus, d’autant plus qu’ainsi, nous économisons…

Sybille la poussa du coude.

— Le temps, acheva-t-elle.

Firmin Lechat les fit monter. Barbe était