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Page:Lemonnier - L'Hallali, sd.pdf/234

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— Bah !

Elle entra dans le box, caressa au garrot et aux naseaux l’alezane qui, un instant, chauvissait des oreilles, puis, comme soumise, doucement reniflait.

— C’est étonnant, ma parole ! Vous avez le don, dit Lechat.

Une odeur d’avoine, de paille fraîche, de poil étrillé poivrait la narine. Des boules de cuivre reluisaient aux refends des box. Elle pensa à la puante écurie où Jeannette disputait aux rats sa viande.

Après avoir longé la basse-cour, toute rumorante de poules, d’oies, de pintades, de dindons, avec une couple de paons blancs sur le pailler, ils visitèrent l’étable où ruminait une petite vache bretonne. La vachère, en cotillon de tiretaine, expliqua quelle donnait douze litres de lait. Même propreté, du reste, que dans l’écurie, murs lavés au lait de chaux, litière fraîche, crèche écurée. Sybille eut une vague estime pour ce Lechat qui s’entendait à tenir son petit domaine en si bel ordre.

Il fallut voir ensuite les pièces de l’habitation : le salon aux petits meubles dorés, aux cadres en peluche, aux guéridons chargés d’objets d’un goût trivial, la salle à manger avec ses bahuts à l’imitation des vieux chênes sculptés, son énorme