Aller au contenu

Page:Lemonnier - Noëls flamands, 1887.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES DETTES DU MAJOR


Quand Bergman, Hans Bergman, s’enrôla dans les volontaires, c’était un brave et bon garçon qui jamais n’avait fait de mal à personne ; mais 1830 fut le signal de terribles combats entre Belges et Hollandais, et Bergman vint à Bruxelles, tout comme les autres, prendre sa part des coups donnés et des coups reçus. On dit qu’il se battit comme un lion ; une balle lui fit un trou dans la tête ; on le ramassa demi mort. Hans Bergman heureusement ne mourut pas. Lorsqu’il reprit du service, il avait une large cicatrice à la joue et les galons de sergent sur son uniforme.

Bergman devint en peu de temps le modèle des sergents comme il avait été le modèle des soldats ; jamais il ne rentrait après l’heure à la caserne et il traitait ses subalternes avec une douceur fraternelle. Il n’était pas de ceux qui sacrent en donnant des ordres et n’ont que de dures paroles pour les pauvres diables. Hans oubliait même le mal qu’on lui faisait. À la vérité, la peine