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Page:Lemonnier - Noëls flamands, 1887.djvu/38

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LA SAINT-NICOLAS DU BATELIER


I


— Nous voici au plus beau jour de l’année, Nelle, dit joyeusement un homme d’une soixantaine d’années, grand et solide, à une bonne femme fraîche et proprette qui descendait l’échelle du bateau, des copeaux dans les mains.

— Oui, Tobias, répondit la femme, c’est un beau jour pour les bateliers.

— Vous souvenez-vous, Nelle, du premier Saint-Nicolas que nous avons fêté ensemble après notre mariage ?

— Oui, Tobias, il y aura bientôt quarante ans.

— Le patron Hendrik Shippe descendit dans le bateau et me dit : « Tobias, mon garçon, puisque vous avez amené une femme dans votre bateau, il faudra fêter convenablement notre révéré saint. » Et il me mit dans la main une pièce de cinq francs. Alors