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ASSEMBLAGE.

Cette manière d’opérer, qui est généralement usitée, est certainement la plus commode et la plus sûre pour garantir à l’imprimeur et surtout à l’éditeur le nombre d’exemplaires complets que les tirages ont produit ; mais elle n’est pas avantageuse pour le brocheur.

L’ouvrière, qui reçoit à la pliure un volume ainsi assemblé, se trouve en présence d’autant de points de repère à chercher qu’il y a de feuilles dans l’ouvrage ; de là et quelle que soit son habileté, des inégalites de pliure. Il ne saurait en être autrement ; les premiers volumes pliés donnent lieu à des recherches continuelles pour asseoir les points de repère, ce qui est long et difficile. Et pourtant, il faut débiter beaucoup de travail, car le temps passe, et l’ouvrière risque fort de n’avoir gagné que peu de chose à la fin de sa journée. Il en est tout autrement quand elle reçoit une quantité de feuilles de la même signature : la première suffit à établir les points de repère et les autres se font couramment, le repérage étant toujours le même. D’un autre côté, si l’ouvrage doit contenir des planches ou, ce qui arrive souvent, s’il contient des feuillets où il faut remplacer des pages fautives, appelées cartons, le brocheur ou le relieur est forcé de désassembler pour intercaler dans les feuilles pliées les planches ou les cartons, sous peine de décupler son travail et de le rendre presque impossible si le volume doit renfermer un grand nombre de gravures. Même lorsqu’il n’en contient pas, le désassemblage s’impose pour la reliure, quand, au premier et au dernier cahiers, on place au préalable des gardes et des sauve-gardes, travail dont nous parlerons plus loin en temps et lieu.

Il serait donc préférable, à notre avis de faire des