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Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/203

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FOUETTAGE ET DÉFOUETTAGE.

l’on enveloppe l’excédant des ais de ce côté avec la même ficelle, en serrant bien et faisant deux ou trois tours, et l’on arrête de même : alors, avec le restant de la ficelle, on enveloppe les nerfs en croisant les ficelles.

Pour bien concevoir cette opération, supposons, par exemple, que le dos n’ait que trois nerfs, un vers la queue, un vers la tête et un au milieu. On prend le volume de la main gauche, tournant la queue vers soi ; on arrête la ficelle sous les ais près de la queue ; on la fait passer tout près du premier nerf, en laissant le nerf entre la ficelle et la queue ; on entoure le volume et l’on ramène la ficelle contre le même nerf. Les deux ficelles bien tendues se trouvent croisées sur le plat du livre, et le nerf est pris entre deux ficelles. De là on passe au second nerf qu’on embrasse par-dessus, puis par-dessous au second tour ; on en fait autant au troisième et à tous les autres ; enfin, on arrête la ficelle et l’on met le livre à sécher. On conçoit facilement que le nerf est parfaitement détaché et très-bien marqué.

Lorsque le volume est bien sec, on détache la ficelle, et c’est ce qu’on appelle défouetter ou ôter le fouet. On ne peut pas fouetter les volumes couverts en maroquin ou en peau dont la fleur est trop délicate ; on risquerait de gâter le grain qui constitue la beauté de ces couvertures. Dans ce cas, on se sert d’une palette à dorer à deux filets, on la fait un peu chauffer, et l’on embrasse le nerf entre ces deux filets, ce qui les détache parfaitement. On se sert aussi d’un outil spécial nommé pince à nervures, au moyen duquel le travail sa fait plus vite.

Lorsqu’on désire former un double nerf sur le dos du volume, et dans le même cas, on se sert d’une pa-