Aller au contenu

Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
RELIURE.

dans des entailles appelées grecques, en sorte que le dos reste uni.

Dans le principe, on reliait tous les volumes à nerfs apparents, cousus sur véritables nerfs de bœuf ou sur cordes à boyaux ; plus tard, tant pour obtenir des dos plus souples que par économie, on remplaça les nerfs de bœuf par des cordes ou ficelles de lin ou de chanvre câblés. La reliure, dite à la grecque, paraît remonter à la fin du XVIIe siècle ou au commencement du siècle suivant. On la jugea si contraire à la bonne conservation des livres, que les règlements l’interdirent aux relieurs ; mais les défenses de l’administration tombèrent peu à peu en désuétude et, vers 1762, le grecquage se faisait publiquement.

3. Reliure à dos plein, reliure à dos brisé.

Dans la reliure à dos plein, soit qu’on fixe directement la peau sur les cahiers, soit que, pour donner plus de consistance au dos, on le garnisse entre les nerfs de bandes de vélin, la peau qui recouvre le dos du volume forme corps avec lui.

Au contraire, dans la reliure à dos brisé, la peau n’adhère pas aux cahiers, le dos étant garni d’une toile recouverte de papier, ou étant simplement garni de papier. Une carte unie ou garnie de nerfs simulés, que l’on nomme faux dos, est interposée, de manière que la peau qui recouvre la carte ne tient qu’aux cartons. Cette méthode permet au relieur d’exécuter son travail beaucoup plus rapidement. Certains relieurs prétendent que cette dernière reliure permet au volume de s’ouvrir avec plus de facilité ; c’est une erreur. On fabrique, spécialement pour les ouvrages de liturgie, des reliures cousues