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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/107

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il est à Dijon ; le 8, à 11 heures du soir, il passe à Genève ; le 12, à Lausanne ; le 16, à Saint-Maurice. Ce jour-là, son armée, depuis plusieurs jours amenée « à pied d’œuvre », commence l’escalade des Alpes : fantassins, cavalerie, artillerie s’avancent dans les neiges éternelles. Le 2 juin, il entre à Milan ; le 14, c’est Marengo : l’Italie est délivrée, l’Autriche demande grâce. Le 17, Bonaparte, victorieux, revient à Milan ; le 26, il traverse Turin ; le 30, il est à Dijon et le 2 juillet il revoit Paris ivre de joie, fou d’admiration. Une cohue enthousiaste enserre les Tuileries, et, des profondeurs de la foule, montent d’immenses acclamations qui attirent le jeune vainqueur à la fenêtre de son palais retrouvé. Les Parisiens en délire veulent contempler « l’homme du destin », qui, en trois semaines, a pris à l’ennemi treize places fortes, mille pièces de canon, a enrichi son armée d’une gloire immortelle et changé la face du monde. Lui-même fut ému de cet accueil triomphal. « Entendez-vous, Bourrienne, disait-il à son secrétaire, le bruit de ces clameurs qui continuent encore ? Il est aussi doux pour moi que la voix de Joséphine ; que je suis heureux et fier d’être aimé d’un tel peuple ! »

Les réceptions et les fêtes durèrent plusieurs jours ; parmi tous ceux qui se bousculaient dans les antichambres des Tuileries pour se