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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/116

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sans doute, suspect à tout le monde, se décida-t-il à regagner la Gascogne d’où il était originaire.

Celui-là disparu, d’autres se glissèrent en scène : deux compères, d’abord, dont l’un prenait le nom de Bauveau ; l’autre disait s’appeler Bertrand Saint-Hubert. À Vannes, où ils séjournaient, ils s’étaient mis en rapport avec Mlle Froval, agente de Cadoudal, et connue chez les chouans sous la désignation de Correspondante n° 1. Par l’intermédiaire du Correspondant n° 2 qui n’était autre que Le Ridant, l’un des officiers de Georges, ils avaient sollicité de celui-ci une audience qui leur fut refusée. Ils insistèrent à maintes reprises, ce qui laisserait supposer que la prime à gagner était d’importance, car ils risquaient gros et ne pouvaient ignorer que ceux des émissaires de Fouché qui réussissaient à pénétrer au mystérieux quartier général du chef royaliste n’en revenaient jamais. De Bauveau et de Saint-Hubert il eut pitié ; il leur envoya six cents francs pour qu’ils déguerpissent. L’abbé Guillevic, qui cumulait avec le ministère sacré les fonctions d’ordonnateur du quartier général de Georges, s’étonnait de la mansuétude de son ami envers des espions avérés, et lui demandait si, pour les ménager ainsi, il concevait quelque doute sur leurs intentions coupables : — « Ils venaient pour m’assassiner, répondit Georges, j’en ai