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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/153

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qui mettait fin à la persécution. Que faire pour parer au désastre ? Georges assembla une dernière fois ses Morbihannais ; on se résigna à « laisser passer l’orage » ; — Bonaparte ne durera pas toujours ; — à obtenir des Princes un peu d’argent et à continuer de « chouanner » énergiquement. Pourtant le parti s’émiettait et ces premières semaines de 1801 furent atroces pour Georges, assistant à la désagrégation de son œuvre ; l’ordre venait régulièrement de « l’exterminer coûte que coûte » ; mais sa retraite était impénétrable.

« J’ai mis après lui des espions de toutes les classes et de tous les sexes, hommes, femmes, riches, pauvres, chaudronniers, marchands de tabac, etc., écrivait à Bernadotte le général Tilly ; il n’existe pas dans le Morbihan et les départements contigus un seul point qui n’ait été visité et qui ne le soit encore chaque jour ; il change si souvent de repaire qu’il est impossible de le surprendre. » Cependant on avait bien cherché ; sur l’indication d’un espion, on découvrit « au bas d’un champ nouvellement semé d’avoine, clos par de hauts talus bien garnis d’arbres et de buissons, dans le fond d’une ancienne carrière abandonnée, une sorte de caverne ; l’entrée en était masquée… Elle contenait un approvisionnement de souliers et de guêtres, des habits de drap rouge à revers bleus et à boutons marqués d’une couronne, des