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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/173

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la mobilisation de toute une armée de complices. Déjà, avant de quitter la Bretagne, il avait, on l’a vu, expédié à Paris quelques-uns de ses chouans, afin « d’y prendre le vent » et de se rapprocher des royalistes de la capitale. Le chef de cette avant-garde fut Charles d’Hozier, celui-là même qui, posté à Rennes, sous le pseudonyme de Menainville, dépistait adroitement et signalait à Georges les assassins que lui dépêchait Fouché. Brûlé à Rennes, Charles d’Hozier vint se fixer à Paris, rue Vieille-du-Temple, et, en prévision des événements, s’y établit loueur de voitures. Grand et pâle, il avait vingt-huit ans, les cheveux et la barbe châtain clair, les yeux gris, le nez long et gros, la démarche élégante. Parfois on le voyait, dans la vaste cour de sa maison, parmi les cochers et les palefreniers, vêtu d’une lévite très large, à boutons blancs, et portant un chapeau rond démocratique. On eût bien étonné les gens qui venaient retenir chez lui un cabriolet en leur révélant que celui qui notait leur commande avait vécu à la Cour de Versailles, en qualité de page du feu roi et qu’il était héréditairement grand généalogiste de France, — emploi désuet. Vers 1796, il avait épousé à Chartres une demoiselle de Villerot, ancienne élève de la maison royale de Saint-Cyr. Mais les époux s’étaient séparés, après deux ans d’union, pour des motifs diversement appréciés. Tout porte à croire que, en raison de sa vie périlleuse, d’Hozier, enrôlé