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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/175

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de Charles d’Hozier dans l’organisation matérielle du grand complot qui se tramait au delà du détroit. Il fallait créer, de Paris à la mer, des lignes de correspondance, découvrir les fermes isolées où les conjurés recevraient l’hospitalité ; fixer les chemins qu’ils devaient suivre, leur procurer des guides, assurer leur entrée à Paris dont les barrières étaient surveillées et trouver pour chacun d’eux, dans la ville même, des logeurs qui ne s’étonneraient pas de leurs allures anormales. Besogne immense et délicate : une maladresse, une fausse démarche pouvaient tout compromettre. L’énorme dossier de la conspiration, conservé aux Archives nationales, permettrait, à qui en aurait la patience et le loisir, de reconstituer jusqu’en ses menus détails cette effarante machination. Quelques traits suffiront à en déceler le mécanisme.

Quand d’Hozier connut qu’il aurait à retenir pour « le prince », dans les environs immédiats de Paris, un abri aussi sûr que confortable, il fit appel à un ex-officier de l’armée royale, Hyacinthe Bouvet de Lozier, qui, revenu d’émigration, habitait avec sa sœur, Mme veuve d’Anglade, au petit domaine des Clobilles, distant d’une demi-lieue de Pontoise. Hyacinthe était en relations intimes avec une dame Costard de Saint-Léger, laquelle occupait à Chaillot une jolie maison qu’elle consentit à quitter sous le prétexte de passer la belle saison à la campagne.