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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/182

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le dévoué Morbihannais à mine sauvage, se retrouvèrent à bord La Haye Saint-Hilaire, dit Raoul, dit d’Oison, gentilhomme des environs de Fougères, qui, depuis l’âge de dix-sept ans, combattait pour la cause royale. Joyaut, dit d’Assas, dit Villeneuve, aide de camp de Georges, originaire de Fougeray, près Redon ; tous deux, soupçonnés d’avoir participé à l’affaire de la machine infernale, avaient échappé à la police. Avec eux s’embarquaient Isidore Breichs, dit Joseph Kirch, ancien marin de la République passé aux chouans, devenu l’ami de Georges et chef d’une de ses légions ; un autre chouan, Hermely, sorti de la marine, lui aussi, gaillard trapu, d’une force prodigieuse et d’une folle intrépidité ; et enfin Jean-Pierre Querelle, dit Courson, petit homme au visage grêlé, ancien chirurgien dans la marine royale, établi officier de santé à Sarzeau. Celui-là n’avait jamais fait partie des bandes royalistes ; réfugié en Angleterre pour échapper à ses créanciers, il s’était rapproché des chouans proscrits et ne cédait probablement, en se mêlant à leur téméraire entreprise, qu’au désir d’une récompense pécuniaire. Peut-être Georges ne l’admettait-il dans sa suite qu’au seul titre de médecin de l’expédition, car Querelle s’était acquis à Sarzeau la réputation d’habile praticien.

D’Hastings, où il était dès le 9 août, Georges adressa ses dernières instructions à Guillemot,