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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/209

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La petite Lemoine, qui porte « le paquet » de Georges, le lui tend ; il la repousse vivement : « Sauve-toi, petite malheureuse, tu es perdue ! » Et tout de suite, à Le Ridant : « Fouettez ! Fouettez fort ! — Pour aller où ? — Je n’en sais rien, mais il faut aller ! » Cinglé de coups de fouet, le cheval prend le grand trot ; l’inspecteur Caniolle rejoint à grandes enjambées la voiture, parvient à se cramponner aux ressorts et se laisse emporter ; les deux officiers de paix suivent à toutes jambes, criant : « Arrête, arrête ! » Après le passage des Jacobins, un court détour dans la rue de la Harpe, le cabriolet s’engage dans la rue des Fossés-Monsieur-le-Prince dont la pente, assez rapide, active l’allure du cheval ; mais les cris de Petit et de Destavigny, leur course folle, leurs appels, jettent l’émoi sur tout le parcours. Le quartier regorge de policiers, car un quatrième, l’inspecteur Buffet, qui rôde par là, se joint à ses collègues ; moins essoufflé qu’eux, il les distance et lorsqu’on arrive à la hauteur de la rue Voltaire (actuellement rue Casimir-Delavigne), il réussit à saisir le cheval par la bride, se fait traîner : à ce moment, un coup de feu. Georges s’est penché et a tiré à bout portant sur cet homme qui roule foudroyé ; mais le cheval s’est arrêté : Caniolle lâche les ressorts et se lance pour empoigner Georges ; celui-ci a mis pied à terre ; il écarte le policier d’un second coup de feu en plein