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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/237

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Geneviève ? — Au moment de mon arrestation, j’étais dans un cabriolet ; je n’habitais nulle part… »

Ces laconiques réponses, jetées d’un ton tranchant et légèrement nuancé de sarcasme, désarçonnaient le président et l’exaspéraient parfois, d’autant plus que la faveur de l’opinion envers les accusés devenait à chaque audience plus sensible. D’Hozier, les Polignac, Rivière inspiraient surtout un vif intérêt. Jeunes tous quatre, ils représentaient, sur le banc des criminels, une caste dont le prestige n’était pas aboli ; ils le comprenaient et ne manquaient pas une occasion de proclamer leur attachement à la monarchie et à la personne de leurs princes. « Dédaigneux du mensonge », ils étaient préoccupés de sauvegarder non leur tête, mais l’honneur de la cause pour laquelle ils étaient là. Il y eut des larmes dans bien des yeux quand le président, questionnant le marquis de Rivière au sujet d’un portrait du Comte d’Artois, saisi sur lui lors de son arrestation, lui demanda : « Reconnaissez-vous ce portrait ? » Rivière pria qu’on le lui fît voir de plus près, et, l’ayant reçu de la main d’un huissier, il le porta à ses lèvres, puis sur son cœur, disant qu’il avait voulu seulement, en retrouvant cette image vénérée, rendre hommage au prince qu’il chérissait.

Vers la fin des débats, après avoir entendu