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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/24

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de classes élémentaires à l’école d’Auray, il entra au collège de Vannes où, dès son arrivée, il fit preuve d’une humeur rétive et d’une fermeté qui le posèrent dans l’esprit de ses camarades : à la porte de Saint-Yves était une pierre que, par tradition, tout « nouveau » devait humblement baiser en franchissant le seuil pour la première fois. Georges refusa de se soumettre à cette brimade et, comme ses anciens voulaient l’y contraindre, il fonça sur eux, tête basse, et s’ouvrit un chemin parmi les écoliers ameutés. Ce début prometteur valut au jeune Breton, « dépourvu des grâces de l’enfance et taillé à coups de hache », une considération qu’il mit à profit pour former, aux heures de récréation, ses condisciples en bandes adverses, qui combattaient à coups de poing, voire « à coup de pommes ou de pierres ».

Vers la même époque, à trois cents lieues de là, un autre jeune garçon, presque du même âge, se plaisait à séparer ses camarades de l’École militaire de Brienne en deux camps qu’il lançait l’un contre l’autre. Ces deux enfants, si distants par l’origine, la naissance et l’éducation, si égaux en ténacité, en résolution, en audace, se chercheront un jour et seront rivaux dès leur première rencontre. Le duel qui alors s’engagera entre le Breton Cadoudal et le Corse Bonaparte, est le sujet du présent récit.