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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/28

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de bâtons, résolus à s’emparer d’Auray en protestation contre la levée des 300.000 hommes qu’ordonnait la République. Cette bande indisciplinée est reçue à coups de canon ; Georges est dénoncé et emprisonné durant quelques jours. Pris par la réquisition parmi les conscrits qui vont combattre les Vendéens, il met à profit la première occasion de passer dans l’armée catholique et royale, déjà puissamment organisée et commandée par des chefs d’élite. Il s’enrôle dans les troupes de Bonchamps ; il est de toutes les batailles, du passage de la Loire, de la marche sur Grandville, de la retraite harcelante et désespérée ; il échappe au massacre de Savenay où l’armée vendéenne trouva son tombeau, et il revient vers le Morbihan, accompagné d’un camarade de guerre, Pierre Mercier, de trois ans plus jeune que lui. Ils parvinrent à gagner ensemble Kerléano ; Mercier fut accueilli à l’égal d’un fils par les parents de son ami et considéré désormais comme faisant partie de la famille. C’était un jeune homme d’allure délicate, de manières distinguées, instruit et lettré, « fait, a-t-on dit, pour être remarqué dans le meilleur monde » ; « un esprit vif, une âme ardente, une pénétration peu commune, la pureté d’un ange et la candeur d’un enfant, jointes à l’intrépidité d’un vieux guerrier ».

Mercier avait quitté le collège de Beaupréau pour s’engager dans l’armée royale : on