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Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/77

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Sa chambre à coucher et son cabinet de toilette terminaient l’enfilade. Soit par goût, soit par superstition, il n’avait pas voulu qu’on rétablît dans la chambre à coucher le lit de Louis XVI ; le lit de parade qu’on y disposa lui servait rarement, car il couchait à l’ordinaire dans l’appartement de sa femme, au rez-de-chaussée qu’avait habité Marie-Antoinette. Le général et la citoyenne Bonaparte étaient installés là depuis six semaines et y avaient pris leurs habitudes quand Georges Cadoudal arriva, le 4 mars, à Paris.

Dès le premier jour, Georges dut présenter à la Préfecture de police son passeport, le désignant comme étant âgé de vingt-neuf ans, propriétaire, né à Vannes, domicilié ordinairement à Nantes. Sauf l’âge, toutes ces indications étaient fausses. Il descendit avec ses trois compagnons à l’Hôtel de Nantes, rue de l’Université, et il semble que le chef de brigade Pastol ne les perdit pas de vue jusqu’au surlendemain 6 mars : ce jour-là, il dut conduire Georges aux Tuileries pour s’en faire donner décharge, sa mission remplie, car on place à cette date une visite à Bonaparte, visite dont il ne reste aucun récit et qui consista probablement en une simple présentation ; on n’en a trace que par un mot du Consul : « J’ai vu ce matin Georges ; il m’a paru un gros Breton dont peut-être il sera possible de tirer parti… »