Aller au contenu

Page:Leo - L Ideal au village.pdf/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’adressant à Cécile ; mais, du moins, vous êtes bien pourvue. Avec Mme Arsène, votre ménage sera parfaitement tenu et vous n’aurez qu’à fermer les yeux. »

Ce point réglé, il ne fut plus question dans les conversations de la famille que de l’aménagement des Grolles. Agathe et Lilia, à qui les environs de Loubans n’étaient pas moins inconnus que ceux de Paris, désiraient vivement visiter la future habitation de leurs cousins. Mais pour ce trajet il fallait prendre la voiture, et il se trouva que M. Darbault en eut besoin tous les jours.

Poussées par les railleries de Cécile, dont le pied parisien les défiait, Mme Delfons et Agathe se décidèrent enfin à se rendre aux Grolles à pied. Elles partirent donc toutes les trois, accompagnées de Jeanne. Lucien n’était pas encore de retour, et Marius était à la pêche.

On avait emmené la petite fille, sur les instances de Cécile, qui souffrait de la voir presque entièrement livrée aux soins de sa bonne ; car, tout en professant une vive adoration pour sa fille, Lilia, toujours absorbée dans la lecture des romans, ou peu soucieuse de prendre les peines qu’occasionne toujours un enfant, s’en débarrassait volontiers.

Depuis quelques jours, il faisait une chaleur extrême, étouffante, et ce ne fut pas sans raison qu’Agathe se plaignit cette fois, bien qu’on pût l’accuser de quelque exagération dans les termes, quand elle émit la crainte de mourir suffoquée. Au sortir de Loubans, dont il fallait suivre la rue principale dans toute sa longueur, on fit halte quelque temps sous