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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/121

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per complètement. Un moment, elles s’arrêtèrent indécises sous les derniers arbres du bois ; puis, apercevant un toit de chaume qui s’élevait à peu de distance sur le bord du chemin, elles coururent et s’y réfugièrent.

C’était un de ces abris provisoires que le paysan construit lui-même pour protéger au loin de la ferme quelque long travail, charpentes grossières élevées sur quatre poteaux et couvertes de paille, de roseaux ou de brande. Celui où Cécile et ses compagnes venaient de se réfugier avait servi à l’exploitation de peupliers abattus l’année précédente, et l’on voyait encore à l’entrée, dominant un tas de sciure, le chevalet des scieurs de long ; des planches posées en carré les unes sur les autres occupaient le milieu de cette galerie, et l’autre bout se trouvait fermé entièrement par un tas de fagots qui montaient jusqu’au faîte et obstruaient toute lumière de ce côté.

Les trois femmes s’assirent sur des troncs de peupliers posés à l’entrée, et la petite Jeanne se mit tout de suite à creuser des trous dans la sciure et à la jeter en l’air.

La pluie tombait toujours, mais le tonnerre allait en s’affaiblissant. La joie d’un abri calma l’humeur de Lilia et d’Agathe, et, honteuses peut-être de l’acrimonie qu’elles avaient montrée, elles semblèrent vouloir en effacer le souvenir chez Cécile par de plus aimables propos.

Elles étaient parvenues d’ailleurs à préserver leurs toilettes assez pour que le mal ne fût pas irréparable, et, après avoir soigneusement essuyé leurs mantelets