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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/230

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que nous la sentons et la comprenons, sans trop chercher, à côté de notre but immédiat, des problèmes au-dessus de nos forces actuelles. Ce qui nous est donné à faire, accomplissons-le, sans nous inquiéter outre mesure de ce à quoi nous ne pouvons rien encore. En attendant les découvertes que nous garde l’avenir, nous avons une tâche sublime, et nous nous plaignons !

« Je vous quitte. Il est tard. Je serais heureuse de pouvoir vous inspirer la confiance que j’éprouve moi-même. Il me semble, ami, que sur cette terre où la beauté déborde, où l’affection console, où de grands travaux réclament nos efforts, il y a malgré tout de quoi bénir la vie plutôt que la maudire. Si le travail a ses peines, si la connaissance a ses ténèbres, si le doute est le sombre guide qui nous mène à la vérité, c’est pourtant dans l’action seule que réside la vie et les joies qu’elle donne. Si chercher, enfin, n’est rien de plus qu’un plaisir fécond, aimer est une certitude.

« Je vous en prie, reprenez courage. Nous serons vos amis. Des souvenirs cruels, des contradictions incessantes, ne vous ont présenté de la vie que le côté douloureux. Il vous faut sortir d’un milieu où vos forces ne s’emploient qu’à vous détruire vous-même. Nous en causerons. Pour vous, être utile, ce serait presque être heureux.

« Cécile Marlotte.

Elle se coucha un peu fatiguée, mais remplie d’une joie intime, car, à part même ses raisonnements, elle était sûre qu’il serait consolé.