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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/237

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lages se fit entendre ; un chien de chasse en sortit et s’arrêta, les yeux fixés sur Cécile.

Alors, comme s’il l’eût reconnue, il s’approcha d’elle et vint offrir aux caresses de la jeune fille sa belle tête intelligente. Sans crainte, elle le flatta de la main et de sa douce voix, et, tandis qu’heureux de cet accueil, il bondissait devant elle et se prosternait à ses pieds, Cécile aperçut, à la place que le chien avait quittée, Louis de Pontvigail, qui la contemplait d’un visage tout resplendissant de bonheur et d’enthousiasme.

Le premier mouvement de la jeune fille fut d’aller tendre la main à son nouvel ami ; mais l’exaltation de Louis, si vive et si apparente, l’intimida ; elle sentit une rougeur lui monter au front, et, baissant les yeux, sa main chercha de nouveau la tête d’Argus. Mais celui-ci venait de s’élancer vers son maître, comme pour l’appeler, et Louis s’approcha.

« Il était mon unique ami, dit-il en montrant Argus. Par un miracle d’instinct, il vous a devinée. Oh ! mademoiselle, ajouta-t-il en pliant un genou devant Cécile, merci ! »

D’un geste plein de vivacité elle le releva :

« Monsieur de Pontvigail ! oh ! je vous en prie !… Je vous l’ai dit, monsieur, je serai heureuse… si je puis vous être utile… C’est votre solitude qui vous tue. Vous viendrez, n’est-ce pas, nous voir quelquefois ? »

Elle disait cela rapidement, cherchant à vaincre son embarras, tout en marchant près de lui dans l’allée.

« Oh oui ! répondit-il. Ce sera tout mon bon-