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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/328

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« Je t’aime bien, moi ! » dit Lucien en la pressant fortement contre sa poitrine.

Alors elle pleura et dit seulement :

« Partons.

— Partons ! répéta Lucien, et maintenant le plus tôt sera le mieux. »

Brisés tous les deux, mais cherchant à se réchauffer le cœur mutuellement par les témoignages de leur tendresse, ils s’occupaient, dès le lendemain, des préparatifs de leur départ, quand Louis entra.

Au premier pas qu’il fit dans la chambre, cette nature sensitive reçut l’impression non-seulement du chagrin de ses hôtes, mais de leurs réserves. Lui aussi, la veille, avait bien souffert, et tandis que Cécile, toute tendue vers lui, l’attendait, tendu de même vers elle, mais captif dans sa morne volonté, le regret le dévorait. Il s’assit en balbutiant :

« Je n’ai pu venir hier. Des affaires…

— Nous l’avions pensé, dit Lucien un peu rudement. Il faut bien d’ailleurs nous habituer à ne plus nous voir, car nous retournons à Paris, ma sœur et moi. »

Louis, foudroyé de ces paroles, ne répondit pas et tourna seulement vers Cécile un regard qu’elle ne put supporter. Elle baissa les yeux, et se sentant incapable de répondre s’il l’interrogeait, elle se leva et sortit.

Au bout de quelques instants, Louis, d’une voix altérée, dit :

« Mais vous reviendrez ?