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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/33

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cria Cécile en voyant Marius couleur d’écarlate et aussi furieux qu’embarrassé.

— Voilà les habitudes que donnent les femmes, dit Marius. C’est ma sœur Agathe avec ses nerfs… Il faudra pourtant que cette bête cède, » reprit-il en fouettant Colombe de nouveau.

Mais Colombe se cabra, et, malgré les assurances de Marius, qui, disait-il, répondait de tout, Lucien insista sévèrement pour que Cécile descendît.

Ils étaient à peine tous les deux sur le chemin que Marius, resté dans le véhicule, se mit à frapper sa bête avec une telle fureur qu’elle partit à fond de train.

« Il va tout casser, dit Lucien. Voilà les enfants. J’aurais fait comme cela précisément à son âge. Eh bien, petite sœur, que te semble de ce pays ?

— Je le trouve ravissant, dit-elle, et tout plein d’une senteur sauvage qui me plaît.

— Tu vas devenir ici encore plus jolie, si j’en crois ta mine fraîche et ravie en ce moment. Que regardes-tu ?

— Mais ce sont des bruyères dit-elle en s’approchant d’un bois qui bordait la route, de vraies bruyères venues là toutes seules ! Sont-elles bonnes et charmantes ! vois ! »

Elle avait franchi le passage qui donnait accès dans le bois, et cueillait, agenouillée, les fleurs sauvages. Un sentier s’enfonçait dans le taillis, côtoyant la route ; Cécile se mit à le suivre.

« Tu oublies notre brave et entêté conducteur, dit Lucien.