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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/35

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Ils revinrent sur la route en plaisantant de la sauvagerie des gens du pays, et retrouvèrent au bas de la colline le collégien et sa bête qui s’impatientaient. Un quart d’heure après, au milieu du bourg de Loubans, ils s’arrêtaient en face d’une maison bourgeoise dont le portail s’ouvrait devant eux.

À peine la voiture avait-elle pénétré dans une grande cour gazonnée, que cinq ou six personnes sortirent en courant de la maison et entourèrent les nouveaux venus. Un grand et gros homme, qui devait être l’oncle Darbault, aida Cécile à descendre et l’embrassa joue sur joue ; après quoi, il la poussa dans les bras d’une grosse dame, qui s’écria :

« Vous devez avoir bien chaud, ma nièce ? vous êtes bien fatiguée ? vous devez avoir bien besoin de vous rafraîchir ? vous allez être bien mal chez nous ! ce n’est pas ici comme à Paris ! mais enfin nous ferons de notre mieux ; il ne faudra pas vous gêner ; venez donc vous reposer.

— Je suis votre cousine Lilia, dit une grande jeune femme en tendant ses joues à Cécile et en lui présentant une petite fille âgée de cinq à six ans.

— Me sera-t-il permis de me présenter à mon tour ? » dit la voix flûtée d’une jeune personne vêtue avec l’élégance d’une poupée de modes et dans laquelle Cécile devina la seconde fille de son oncle, Agathe.

La jeune Parisienne, un peu étourdie, balbutiait des réponses à tant d’interpellations, quand elle se trouva en face d’un monsieur qui, le chapeau à la main, réclamait aussi son accolade, et par lequel elle