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Page:Leo - L Ideal au village.pdf/39

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et, quittant son chapeau, se mit à lisser devant la glace les blondes touffes de ses cheveux.

« Vous n’avez pu apporter qu’une de vos malles ? dit Agathe.

— Oui mais autres doivent arriver ce soir.

— Vous en avez beaucoup sans doute ? On dit que les Parisiennes ne voyagent pas sans cela.

— Trois en tout seulement, pour mon frère et pour moi. Vous voyez qu’il n’y a là rien d’extraordinaire.

— Vous n’avez rien à prendre dans votre malle ? demanda Agathe, qui mourait d’envie de connaître le contenu de la boîte parisienne.

— J’ai bien envie de secouer la poussière du voyage ; mais il me faudrait changer des pieds à la tête, et je ne sais trop si j’aurai le temps.

— Oh ! je le pense.

— Alors… » dit Cécile.

Elle ouvrit sa malle, pensant qu’Agathe allait se retirer ; mais il est admis généralement à la campagne que les femmes ne doivent pas avoir de secrets les unes pour les autres ; ce qui, vu les intelligences des deux camps, revient à n’en avoir pour personne. Agathe resta. La malle une fois ouverte, d’ailleurs, elle ne fût partie pour rien au monde, et tous les objets de toilette que Cécile exhiba subirent une revue pleine de commentaires qui dura jusqu’à l’appel du dîner.

En bas, Cécile rencontra son frère occupé de recevoir le commissionnaire qui apportait le reste de leur bagage. Après reconnaissance des objets :