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Page:Leo - La guerre sociale, 1871.djvu/17

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vous savez ce qu’un tel régime prépare, et que ce n’est pas la paix. Ce ne sont pas des œuvres de paix, que la résistance au progrès, la compression de la liberté, la négation des besoins nouveaux, que ressent l’humanité du XIXe siècle ? Tout cela, vous les avez bien, ne sert qu’à préparer de nouvelles guerres, d’épouvantables guerres sociales, comme celle qui vient d’avoir lieu. Vous croyez tous que la paix du monde actuel est attachée au développement de l’intelligence, de la moralité et du bien-être des peuples. Or, comment le gouvernement de Versailles, ce gouvernement qui se prétend lui aussi le sauveur de l’ordre, de la morale et du bien public, comment remplit-il ce triple but ?

Est-ce par ses lois financières, qui font peser sur la consommation du pauvre les frais de la guerre ? et qui ne trouvent pas mieux à imposer, autre part, que les besoins de la pensée ?

Est-ce par la haine immense dont il a rempli les âmes ? Est-ce par ses meurtres, ses insultes, ses proscriptions ?

On sait dans quel état ces conservateurs ont mis l’industrie. Déjà dépeuplé par le cimetière, l’atelier devient désert par l’émigration, qui pour la première fois se produit à Paris et y prend des proportions irlandaises. Nos meilleurs ouvriers, (parmi ceux qui restent) vont porter à l’étranger leur habileté, leurs procédés, et la France, encore une fois, comme au lendemain de la Réforme, Comme-après la révocation de l’édit de Nantes, saignée par le fer meurtrier de ses forces les plus vitales, va éparpiller le reste dans le monde entier. Remarquons en passant que ces proscriptions, autrefois, avaient lieu du