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Page:Leo - La guerre sociale, 1871.djvu/38

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présent et la préparent de nouveau dans l’avenir, ce n’était pas être dans la question !

Qu’entend donc sous le nom de guerre le Congrès de la paix ? N’est-ce pas le sang versé, la violence exercée par l’homme contre l’homme, le meurtre enfin ? La guerre sociale ne serait-elle pas une guerre ! — Mais c’est la plus âpre et la plus cruelle ! Comment donc ce Congrès peut-il se récuser, quand on vient invoquer son verdict sur de tels faits au nom de la paix, de la morale et de la justice ?

C’est une grande et cruelle erreur de la bourgeoisie libérale, que de croire qu’en fermant les yeux sur des faits si énormes et si graves, elle peut échapper à leurs conséquences et conserver elle-même quelque influence et quelque valeur. Se poser en moraliste et dire : Ce crime, parce qu’il est puissant, ne nous regarde pas ; en politiques, et n’aborder que les théories ; en adorateurs de la liberté, et refuser la parole à qui la réclame, — de quels résultats sérieux peut-on se flatter ?

La bourgeoisie a la plume, la parole, l’influence. Elle pouvait se faire l’organe des revendications du peuple égorgé, opprimé, vaincu. Elle n’eût été en cela que l’organe de la justice.

J’étais venue à ce Congrès avec une espérance ; j’en suis sortie profondément triste. Que répondre désormais à ceux qui parlent de parti pris, et mettent en doute la bonne foi ? Que faire contre une scission de plus en plus accusée, quand l’union seule pouvait con-