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Page:Leo - Soeur Sainte-Rose.djvu/17

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demanda comment se portait la pauvre mère.

La réponse du docteur fut une grimace et un haussement d’épaules tristement significatifs. Il ajouta :

— C’est une pleurésie qui n’a pas été prise à temps. Et puis il y avait déjà de la consomption… les progrès ont été rapides.

— Bon Dieu ! balbutia en frémissant la jeune religieuse. Et ces pauvres enfants ! que deviendront-ils ?

— Dame ! s’ils n’ont pas de parents, il faudra bien les mettre aux Enfants-Trouvés. Hum ! pour celui là, il n’y serait pas longtemps, dit-il, en prenant la main du petit garçon. Hé ! petit !…

— Il est faible, n’est-ce pas ? demanda sœur Sainte-Rose, un peu haletante.

— Il a sucé la consomption de sa mère… Oh ! je ne crois pas…

Il posa l’oreille sur la poitrine de l’enfant.

— Non, ce ne serait rien. Mais il a besoin de soins, de vrais soins de mère, et vous savez, à l’hospice, les plus forts seulement… Eh ! comme il me regarde ! On dirait qu’il entend… il a des yeux pleins d’intelligence et de vie, ce petit-là !

Et le docteur voulant être aimable, fit une grotesque grimace à l’enfant, qui, d’un air moins effrayé que scandalisé, se rejeta sur le sein de la sœur.

— Il vous aime déjà, dit le docteur.

Il revint sur ses pas, ouvrit la porte de la salle et retourna, en les précédant, au lit de la malade.

— Voici vos enfants, madame ; ils ont été bien soignés, par une jeune sœur qui aime les marmots.

Au sein de ce repos trop tardif, après